Les coûts cachés du neuf

Quel est le « coût complet » d’un produit, intégrant ses externalités négatives (sociales, environnementales, sanitaires, politiques) ?

Je vous partage aujourd’hui une réflexion, inspirée par l’étude del’IFPEB :
« L’équation économique du réemploi dans le bâtiment »

Qui dit que : la pratique du réemploi permet de se décorréler du coûtdes matières premières : 64% du coût du neuf est lié à l’achat des matériaux tandis qu’en moyenne ~ 60% du coût du réemploi est lié à de la main d’oeuvre (souvent issues de l’ESS) ou de l’ingénierie (dépose sélective, qualification, pose…).

Cela m’a amené à questionner le « cout du neuf » le « coûtcomplet » d’un produit, intégrant ses externalités négatives (sociales, environnementales, sanitaires, politiques).

Si l’on intégrait les coûts socio-environnementaux au prix du neuf, unproduit “neuf milieu de gamme” deviendrait jusqu’à 70 % plus cher, alors que le réemploi, déjà local, bas carbone et à faible externalité, garde un coût complet stable voire inférieur au bas de gamme neuf.

Donc les “coûts cachés” (en rouge) devraient logiquement s’ajouter auprix du neuf, pour montrer qu’à coût complet, le réemploi devient largement plus compétitif.

Le réemploi vient résoudre l’équation entre économie, société etenvironnement parce qu’il révèle les incohérences du système :
· des ressourcesnaturelles gratuites mais surexploitées,
· des coûts sociaux et environnementaux ignorés,
· des produits neufs dont le “prix” est surtout constitué de salaires mondialisés, de marges et de foncier.

En remettant en jeu des matériaux déjà produits, le réemploi déplace lavaleur :
· des déchets vers desressources régénérées,
· de l’énergie grise vers l’intelligence locale,
· du capital industriel vers la main humaine non délocalisable.

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